Lettre Pastorale : Un Chrétien doit dire non aux sacrifices modernes
Un Chrétien doit dire non aux sacrifices modernes
pour la
suppression de la corrida, de l'agneau de Pâques
et autres coutumes
apportant la souffrance animale au nom de Dieu.
Monseigneur
Raphaël Steck, évêque modérateur de l'Union Apostolique Gallicane
et recteur du Centre
Miséricorde de Lingolsheim à tous ceux qui liront les présentes :
Paix, Force et Joie
en Jésus Christ Roi Vainqueur.
Mes
soeurs et frères,
La
tradition fait dire à l'apôtre des Gentils dans sa Lettre aux Hébreux
chapitre 9 versets 11 à 15 : "Mes frères : Le Christ ayant paru comme
grand prêtre des biens à venir, c’est en passant par un temple plus excellent
et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui
n’appartient pas à cette création-ci et ce n’est pas avec le sang des boucs et
des taureaux, mais avec son propre sang, qu’il est entré une fois pour toutes
dans le saint des Saints, après avoir acquis une rédemption éternelle. Car si
le sang des boucs et des taureaux, si la cendre d’une vache, dont on asperge
ceux qui sont souillés, sanctifient de manière à procurer la pureté de la
chair, combien plus le sang du Christ qui, par l’Esprit éternel, s’est offert
lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes,
pour servir le Dieu vivant ? Et c’est pour cela qu’il est médiateur d’une
nouvelle alliance, afin que, sa mort ayant eu lieu pour le pardon des
transgressions commises sous la première
alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été
promis en Jésus-Christ Notre-Seigneur."
Il
est difficile de mesurer aujourd'hui la portée sur le peuple hébreux des
paroles de saint Paul ou plus précisément d'un de ses disciples qui serait
l'auteur de ce texte, mais nul doute que cela n'a pas été accueilli avec une
grande joie tant la force des habitudes était grande et les sacrifices
animaliers au Temple une coutume ancrée depuis plusieurs siècles.
L'on
est d'ailleurs en droit de se poser la question : "Pourquoi dans l'Ancien
Testament Dieu accepte-t-il les sacrifices d'animaux ?" Le théologien Jean
Paul Morley nous donne un élément de réponse dans son article d'avril 2011 paru
sur blog et intitulé Bible - faire souffrir les animaux : " Un sacrifice n’a de sens que si l’on sacrifie quelque
chose de précieux, si l’on donne de soi, et le sacrifice n’est valable que s’il
offre quelque chose en substitution de soi-même, un équivalent de soi-même.
Ainsi le fait que le sacrifice animal soit le plus valorisé après le sacrifice
humain, montre précisément la proximité de l’animal avec l’être humain."
Le sacrifice est donc chose tout à fait exceptionnelle et ultime.
N'oublions
pas non plus que dans la Genèse 1, 29-30 l'homme est le protecteur de l'animal
et que tous les deux sont soumis à un régime purement végétarien. Comme le dit
le père Robert Culat dans Vegactu du 5 novembre 2013 : "le projet
de Dieu Créateur est pro-végétarien clairement". Ce n’est qu’après
l’entrée du mal dans le coeur de l’homme et donc le péché que Dieu accorde aussi
aux hommes un régime carnivore, après le déluge tel que nous l'indique Genèse
9,3.
Notons
que ce changement de régime s’accompagne d’une restriction avec
l’interdiction de manger le sang des animaux (9,4). Pour les hébreux le
sang est égal à la vie, car le sang est le véhicule de l'âme d’où le terme
animal. C’est pour cette raison que la chair sans le sang n’est que cadavre. Ce
que nous retrouvons dans le lexique français : un corps vivant est appelé
« corps » tandis qu’un corps mort est qualifié de « cadavre ».
Nous pouvons préciser aussi que ce verset du Livre Saint nous indique que l'on
peut manger la viande de l'animal mais qu'il n'est pas indiqué du tout que l'on
doive le tuer pour cela.
Nous
voyons donc l'homme contrevenir aux lois divines à plusieurs reprises.
Premièrement en tuant l'animal pour le manger ce qui n'est pas stipulé à
l'origine et deuxièmement en transformant les sacrifices exceptionnels en une
chose courante et quotidienne.
Ce
dont je voudrais vous entretenir aujourd'hui n'a pas de rapport avec la
nourriture (qui mériterait par ailleurs un livre complet) mais se centre sur la
notion de sacrifice. Car de nombreux chrétiens ne veulent pas comprendre que,
pour nous, la souffrance animale pour une quelconque réjouissance ou pour
honorer Dieu ou un saint est considérée comme une action purement diabolique
dont nous devons nous tenir éloignés.
Le
Sacrifice Ultime du Christ
Au
moment de l'Incarnation du Sauveur Jésus Christ, les sacrifices en Israël sont
légion. En effet, on sacrifie à la naissance de l'enfant premier-né, à la fête
du Grand Pardon pour expier ses péchés, lorsque l’on veut demander le pardon de
Dieu et on sacrifie l'agneau à Pâques. Tous ces sacrifices alors que Dieu les déteste
au plus haut point comme il le dit à plusieurs fois aux prophètes et tel que nous
le transcris Isaïe : "Qu'ai-je à faire de la multitude de vos
sacrifices ? dit l'Eternel; je suis rassasié des holocaustes de béliers et de
la graisse des veaux. Je ne prends point plaisir au sang des taureaux des
brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous
demande de souiller mes parvis ?" (Isaie 1,11-12).
Nous
le voyons, l'homme s'est écarté de l'Amour de Dieu et plutôt que de prendre sur
lui la responsabilité de ses propres péchés, il en charge les animaux. Ainsi,
il ajoute à sa propre souffrance causée par son éloignement du coeur de Dieu la
souffrance de son frère l'animal qui lui avait été confié.
La
fin des sacrifices animaliers est sans aucun doute l’un des aspects les plus
ignorés de l'action du Christ sur la terre. Pourtant, les théologiens
orthodoxes nous expliquent que, par son
Incarnation sur la terre, sa Mort, sa Résurrection et son Ascension au Ciel, le
Christ à réconcilié l'ensemble de la Création avec le Créateur. Voilà encore en
exemple ce que disait la préface d'offertoire de l'Ascension dans l'ancienne
liturgie gallicane du VIIe siècle : " Ayant accompli l'économie divine,
Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur, né de la Vierge Marie, baptisé par Jean,
reçu par le publicain, écouté par la prostituée, haï par les prêtres et son
peuple, confessé par les enfants, trahi par son apôtre, renié par Pierre,
abandonné par les siens, crucifié par ceux qu'Il aimait, Il a brisé l'orgueil
de l'ennemi, rempli de sa lumière l'enfer, libéré les prisonniers, Il est
ressuscité le troisième jour, et Il S'est manifesté pendant quarante jours à
ses amis, les initiant aux mystères du salut. Aujourd'hui, Il revient vers son
Père qu'Il n'a jamais quitté, l'anneau de fer se referme, tout est inondé par
sa présence, le ciel, la terre et l'enfer ; partout est proclamé : Dieu est
devenu homme, l'homme est déifié ! "
Le
Christ est mort sur la Croix en un sacrifice ultime et définitif et, par ce
sacrifice qui nous lave de nos péchés et qui réconcilie le monde avec Dieu, il n'abolit
pas les anciens sacrifices mais il leur donne leur suprême consommation. Comme
dit saint Thomas d'Aquin : "La loi nouvelle accomplit ce que l’ancienne
loi figurait, c’est pourquoi il est dit dans Colossiens 2 verset 17, à
propos des cérémonies, qu’elles étaient des ombres des réalités à venir,
c’est-à-dire du corps du Christ" (cite les références). Par son Sacrifice
ultime et éternel représenté par le culte de la nouvelle et éternelle alliance,
il rend les sacrifices anciens caducs. L'Agneau de Dieu est immolé une fois
pour toutes ! Sans le dire ouvertement ni heurter violement les habitudes de
l'époque, le Christ rend totalement inutile de faire couler le sang des animaux.
Une chose
étrange qui m'a toujours marqué est que, les sacrifices du Temple furent
définitivement terminés et ce moins de 40 ans après l'Ascension. Même si, malheureusement,
cela fut par la barbarie des armées romaines et dans la destruction générale de
la Ville Sainte.
De
notre entêtement
Nous pourrions croire que tout cela est fini depuis
bien longtemps ! Que les sacrifices sont l'affaire des autres religions.
D'ailleurs, nous sommes souvent prompts à critiquer les autres communautés pour
cela. Alors oui, en effet, quel intérêt y a-t-il à tuer tant de moutons pour telle
ou telle fête ? Nous pouvons et devons condamner ces sacrifices. Mais il
serait bon aussi de ne pas traiter les autres de barbares quand nous même le sommes
aussi.
Si je
vous donne des mots ou expressions comme "agneau de Pâques",
"dinde de Noël", et le "veau de la Pentecôte" qui apparaît
de plus en plus souvent depuis quelques années, quelles images vous viennent en
tête ? Nous rendons-nous compte du nombre de victimes innocentes que ces
fêtes engendrent ? Cent millions d'Agneaux sont tués dans le monde pour la fête
pascale.
Alors
oui, la démarche sacrificielle n'est peut-être plus vraiment présente parmi les
consommateurs mais c'est une coutume liée à une fête religieuse. On pense obéir
à une juste tradition en mangeant un agneau à Pâques ou en abattant une dinde à
Noël. Comme le mos majorum romain, on se dit cette phrase qui à elle seule
pourrait tuer le monde : "On a toujours fait comme cela". N'est-il
pas temps de penser à changer de fonctionnement ? En Alsace nous avons une
belle tradition qui est de manger un agneau fait en biscuit. C'est beaucoup
mieux non ?
D'autre
mots pourraient aussi nous faire réfléchir comme : "Corrida", ou
autres fêtes votives que l’on trouve notamment en Espagne où l'on torture des
animaux pour honorer un saint. Comment peut-on croire que le Ciel va nous
accorder des grâces avec des horreurs pareilles ?! Jeter un âne du haut
d'un clocher, jeter une vache dans la mer d'un haut d'une digue ou jeter des
taureaux du haut d'un pont comme cela se faisait à Lyon pendant des siècles, enflammer
les cornes d'une vache ou égorger des milliers d'oies, c'est de la barbarie et
de la barbarie bien chrétienne ! De la barbarie issue des anciens cultes
païens. Les corridas sont des abominations organisées souvent en l'honneur d'un
saint, de la Vierge Marie ou du Christ. L'Église catholique cautionne cela
malheureusement et l'on voit souvent des prêtres et évêques bénir les toreros
et célébrer la messe dans les arènes, lieu où le sang sera répandu. Déjà lors
de la béatification de sainte Thérèse d’Avila, en 1614, trente courses ont
été organisées lors desquelles cent taureaux ont été mis à mort. Il en est allé
de même lors de la canonisation de saint Ignace de Loyola, de saint
François Xavier, de saint Isidore le Laboureur en 1622 et
de saint Thomas de Villeneuve en 1654. Nous pourrions nous dire « c'est
vieux cela remonte loin », mais il y a encore quelques années Mgr Jean
Louis Bruguès, actuel bibliothécaire du Vatican disait sans aucuns remords :
" Je crois à la vertu purificatrice de la corrida.
Je crois à cette fonction que les Grecs appelaient la catharsis, qui nous
lave de nos pulsions, de nos violences intérieures."
En
écrivant ces horreurs, j'ai envie de vous mettre le texte complet de la
magnifique bulle du pape saint Pie V condamnant les corridas : " Pour Nous
donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont
poursuivis dans l’arène ou sur la place publique sont contraires à la
piété et à la charité chrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglants et
honteux spectacles dignes des démons et non des hommes et d’assurer avec
l’aide divine, dans la mesure du possible, le salut des âmes : à tous et à
chacun de princes chrétiens, revêtus de n’importe quelle dignité aussi bien
ecclésiastique que profane, même impériale ou royale, quels que soient leurs
titres ou quelles que soient la communauté ou république auxquelles ils
appartiennent, Nous défendons et interdisons, en vertu de la présente
constitution à jamais valable, sous peine d’excommunication ou
d’anathème encourus ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs
provinces, cités, terres, châteaux forts et localités, des spectacles de ce genre
où l’on donne la chasse à des taureaux et à d’autres bêtes sauvages. Nous
interdisons également aux soldats et aux autres personnes de se mesurer, à pied
ou à cheval, dans ce genre de spectacle, avec les taureaux et les bêtes
sauvages. (…) Nous interdisons également sous peine d’excommunication aux
clercs, aussi bien réguliers que séculiers, pourvus de bénéfices
ecclésiastiques ou engagés dans les Ordres sacrés, d’assister aux dits
spectacles. (…) " Extrait de « De salute Gregis
dominici », bulle de Pie V du 1er novembre 1567.
Le
saint pape était clair, la corrida est une oeuvre des démons et il avait bien
perçu les forces occultes que cela peut mettre en oeuvre. Un ami, spécialiste de
l'ésotérisme, m'expliquait récemment qu'il ne fallait jamais, oh grand jamais
verser le sang d'un animal car à ce moment-là, que l’on invoque les saints, les
anges ou Notre Dame, ce seront toujours des forces négatives, maléfiques voir
démoniaques qui répondront quitte à tromper les hommes sur leur nature.
Le
sang appelle le sang, la violence appelle la violence et nous nous devons de
lutter contre ces abominations. C'est pour la sauvegarde de nos frères et
soeurs du règne animal que nous devons faire cela. C'est aussi pour ceux qui se
rendent coupable, car nous devons les amener au repentir afin de les aider à
sortir de cette spirale mortifère. C'est pour l'humanité toute entière que nous
devons nous battre contre cette sauvagerie. Nos enfants et petits-enfants nous
remercierons pour cela.
Quand
nous aurons enfin renoncé à la barbarie, nous pourrons être dignes du Sacrifice
suprême de l'Agneau de Dieu, le Christ Jésus dont seul le Précieux Sang répandu
sur nos autels pendant la Sainte Messe peut apporter la vie et le bonheur. Nous
passerons alors d'enfants ingrats, d'adorateur des idoles aux vrais adorateurs
de Dieu dignes de la Rédemption. Ainsi purifiés par le Sang Divin, nous
pourrons avoir accès au Royaume de Miséricorde et d'Amour.
Que
cette fête de Pâques et la contemplation des souffrances du Crucifié ainsi que
la joie de sa Résurrection nous éclairent et fassent tomber les écailles de nos
yeux.
Avec
ma bénédiction apostolique.
Donné
sous notre sein et le sceau de nos armes
ce
jour du 19 Mars 2018 en la fête de Saint Joseph
+ Raphaël Steck
Evêque
UNION APOSTOLIQUE
GALLICANE
Centre Miséricorde
5 rue des juifs
67380 Lingolsheim
06 15 07 15 33
www.union-gallicane.org centremisericorde.blogspot.fr
oh, j'aime, j'aime, j'aime! finalement un eveque qui preche l'amour pour tous! merci, merci merci
RépondreSupprimerMerci beaucoup Mgr Raphaël
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